Ils étaient un peu plus d’une quarantaine, 25 à Ouaga, un peu moins à Bamako, leur âge oscillait entre 12 et 25 ans. Leur univers commun était celui de beaucoup de jeunes africains: la rue, la débrouille, le déficit de scolarité, les difficultés familiales, sociales… En 2010, ils ont ralliés le programme triennal «Je danse donc je suis» axé sur l’initiation à la danse contemporaine. Un programme initié par Africalia en partenariat avec Donko Seko – Atelier danse et recherche chorégraphique à Bamako et le Centre de Développement Chorégraphique (CDC) – La Termitière à Ouagadougou bénéficiant du soutien financier de la Commission Européenne à travers son programme «Investing in People – EuropeAid».
L’objectif principal était de favoriser l’épanouissement de ces jeunes, leur développement socioculturel – dans le secteur artistique ou dans d’autres domaines de la vie économique – et surtout leur intégration sociale (estime de soi – épanouissement physique et intellectuel – respect et écoute de l’autre – changement de perception des populations vis-à-vis d’eux).
De début 2010 à fin 2012, leur agenda : une série d’ateliers assurés de manière continue par des danseurs-chorégraphes africains et internationaux, des actions de sensibilisation
et de diffusion de ‘work in progress’ dans les quartiers populaires des deux villes et des échanges régionaux entre les jeunes participants ouagalais et bamakois. Le suivi filmé de ce programme et des actions de réflexion et d’évaluation permettront de mesurer l’impact de l’initiation artistique sur ces jeunes et serviront à l’édification d’une approche méthodologique efficace pour de nouvelles initiatives similaires.
Dans la réalisation de cette mission, les deux centres de formation artistique ont été accompagnés et appuyés par deux organisations sociales locales accueillant des jeunes en
situation difficile, chargés du suivi psychosocial et de l’évaluation du développement et de l’intégration socioculturels de ces jeunes.
La rigueur de la danse, la rencontre avec le milieu artistique, la sensation d’exister, la mesure du respect sont divers aspects qui ont bouleversé ces jeunes et, par conséquent, le regard des autres. «Je danse donc je suis» a permis non seulement à ces jeunes de rêver et de conforter l’espoir en une vie meilleure, mais aussi d’améliorer leur capacité à projeter leur vécu à travers la danse et à développer leur confiance en eux-mêmes…
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